Le soleil brillait aujourd'hui ce qui changeait de la promenade nocturne qu'avait entreprise Benjamin hier soir, en effet un invité de dernière minute s'était manifesté. Un terrible orage, qui avait pris grand soin de détremper le préfet des vert et argent. C'est donc sur une pointe de frustration qu'il avait du rentrer, car il faut savoir que Ben avait un goût assez prononcé pour tout ce qui touchait à des phénomènes violents, destructeurs. Et cet orage l'était particulièrement, en temps normal il serait resté à l'abris sous le porche devant le hall d'entrée, mais le vent l'en aurais chassé. C'est donc à contrecoeur qu'il regagna les cachots, ou un feu dansait encore joyeusement dans l'âtre. Non pour réchauffé la pièce, mais plutôt pour en chasser l'humidité qui y régnait, les jeux de lumières étaient hypnotiques, fascinant. Alors que la salle commune des Serpentard donnait sur le lac, une grande baie vitrée permettait de voir sous l'eau, et les éclairs illuminait les profondeur de ce dernier.

La fatigue commençait à l'emporter sur son envie de profiter du spectacle, Benjamin regagna donc son dortoir. En entrant il cogna dans sa table de chevet, qui tomba et répandit tout son contenu sur le sol. Flynn laissa échapper un juron avant de recommencer à ramasser ses affaires personnelle, l'orage continuait et illuminait en intermittence le dortoir. C'est au moment ou il posa sa main sur un coupon de journal jauni qu'un éclair se décida à illuminer la pièce, Benjamin put y lire un nom. Matt. Il le mit de coté, termina de ranger et se rendit compte qu'il était grand temps de se coucher.

La journée était radicalement opposée à la nuit dernière, Benjamin avait pris le coupon avec lui, et entre deux cours. Il en relut pour la énième fois le contenu, cette fois-ci et contrairement au autres, il releva quelque chose de plus : Lucy Standford. C'était une Serpentard de quatrième année, bref une fille qu'il n'avait jamais cherché à connaître, pas assez prestigieuse. Pourtant sa curiosité le poussait à aller à sa rencontre. Qui aurait pu prédire ce qui allait se passer ce jour même ?!

Les cours de l'après midi n'allaient pas tarder à reprendre, mais Benjamin avait bien besoin d'une promenade digestive. Le lac et ses proximités étaient pratiquement désert, hormis une tête blonde, qui luisait au soleil. Se pouvait-il ?! Et effectivement s'était le cas, comment tenter une approche discrète ?! Il jeta un regard sur sa montre, presque l'heure de rentrer en classe à nouveau, en tant que préfet intentionné vis à vis de ses "camarades" il se devait de lui faire savoir l'heure qu'il était et qu'il était peut-être préférable qu'elle se mette en route si elle ne voulait pas faire perdre de précieux émeraudes à sa maison.

- " Miss Standford, bonjour. Il serait peut-être temps de rejoindre votre prochaine salle de classe, et ce même si cela se trouve être moins agréable que le soleil qui revient. Peut-être pourriez-vous m'accompagner jusqu'au grand hall, sans doute serais-je moins agréable que le soleil, mais c'est tout ce que je peux vous offrir pour le moment. "

Benjamin connaissait les noms de tout les élèves faisant partie de la famille des Serpentard, il n'était donc jamais étonnant qu'il interpelle les gens par leur nom, le tout étant d'une cérémonie sans pareille. La première approche serait-elle concluante ?

Comme toute personne ayant un minimum d'éducation, Lucy rendit son bonjour à Benjamin, à dire vrai il était toujours préférable de lui rendre le bonjour lorsqu'il vous en adressait un. Premièrement c'était Benjamin C. Flynn, le jeune homme était destiné à sa sortie du château à être un sorcier des plus influent, aussi bien au ministère que dans le cercle très fermé de l'élite. Elle marqua une courte pause, comme si elle réfléchissait à ce qu'elle allait dire pour justifier son oisiveté du moment. Elle trouva une parade, 40 minutes, il était vrai que cela se trouvait être bien suffisant pour rejoindre les salles de classe, même à reculons et aussi éloignée soit-elle. Il lança un nouveau coup d'oeil à sa montre, pour enfin s'apercevoir que la trotteuse était à la même place qu'il y a quelques minutes. Peut-être que le début de l'orage en était la cause, il était resté dehors, l'électricité statique avait du dérégler le bijou. Il eut un léger sourire, à la fois amusé et énervé, Benjamin avait en horreur que quelque chose n'aille pas comme il le souhaitait. Et ce ou qu'il soit ! Elle parla également de la ponctualité du professeur dispensant le cours qu'elle aurait dans les 40 minutes, même si cette dernière n'avait pas tord, il était néanmoins pas judicieux de le faire remarquer.

- " Je crois que dans mon empressement à vous faire une réflexion et ainsi vous adresser la parole, je ne me suis pas aperçu que ma montre était restée à l'heure d'hier. Sans doute l'orage a-t-il du la dérégler de quelque façon que se soit ... Sans doute a-t-il aussi déréglé la montre de nôtre cher professeur, mais qu'il ne s'en soit pas encore rendu compte. "

Il essayait de la mettre en confiance pour l'amener un jour peut-être à révéler ce qu'elle savait à propos de Matt, elle remit une de ses mèche en place. Le vent était joueur, comme si on venait de le libérer d'un poid. Celui du froid. Benjamin tiqua lorsqu'il entendit Lucy lui ressortir exactement la même phrasse, si ce n'est que le vouvoiement avait laissé place au tutoiement, enchaînant avec un sourire plus franc que le premier. Il ne savait exactement réagir, s'il était trop sympa avec elle, la verte et argent se douterait sans nul doute qu'il y avait un piège. Mais en même temps Benjamin était assez fin lorsqu'il s'agissait de manipulation, s'il dérogeait à toutes règles auxquelles il se soumettait au public, serait-ce considérer par cette dernière comme un coup tordu de la part de son préfet ?!

- " Le moins que l'on puisse dire Miss Standford, c'est que vous n'avez aucuns soucis pour vous approprier les paroles des autres. Arrivez-vous à le faire aussi aisément en toutes circonstances ?!

Pourriez-vous être de compagnie moins agréable que moi ?! Sur ce point j'en doute fortement, et pas la peine de me flatté si c'est vôtre intention. Il est aisé d'entendre des réflexions sur mon sillage, tous pensent que je n'entends rien, mais serait-il vraiment utile que je me rabaisse à leur niveau ? Si mon attitude de sourde oreille peut le faire plaisir, pourquoi m'en priverais-je ? En fait je suis bien meilleur qu'il ne le pensent ... "

Benjamin tentait d'emmener Lucy sur un sujet scabreux, ce sujet n'était autre que la petite personne de Benjamin. Avec ses réponses, il pourrait savoir si la jeune Serpentard était favorable à sa présence ou non, mais en fin de compte peu lui importait. Si elle parlait d'elle, peut-être quelques indices lui échapperaient quand à sa nature profonde. Ainsi prit-il place à ses côtés. Tout était savamment calculé, méfiez-vous de l'eau qui dort, et encore plus lorsqu'il s'agit de Benjamin C. Flynn ...

A la suite de ce que venait de dire Benjamin, Lucy avait visiblement quelques problèmes à savoir comment réagir. Ses lèvres donnaient l'impression de ne pas savoir si elle devaient sourire au non, s'en était amusant, mais Benjamin était loin de s'imaginer ce qui allait se passer ensuite. La réponse à la première question de Flynn était tout simplement ridicule, qu'y avait-il d'intéressant dans ce qu'il avait dit ?! L'intérêt résidait-il dans le fait de passer de la compagnie avec lui ?! Peu probable, il n'était pas rare d'entendre la rumeur qui circulait depuis un petit temps déjà à Poudlard, comme comme Opale L. Ledwyn et lui étaient fiancé. Allait-elle se mettre à jouer la tentatrice uniquement pour faire un scandale dans le monde de la magie, et ainsi mettre en conflit les deux familles les plus influente du monde magique ? L'idée le faisait frissonner, les Flynn's étaient rarement tendre avec leurs adversaires, aussi prestigieux soient-ils. Il suffisait de mentionner l'affaire Littleton, cette famille de Sang Pur avait simplement, mais néanmoins radicalement été bannie des hautes sphères. Oui cela ressemblait à un système de monarchie Moyenâgeuse, ou les Flynn's étaient les rois, alors que les autres n'étaient que des sujets semblables à des pions.

- " Votre compliment est vide de sens, rien n'était intéressant dans le fait de vous inviter à me tenir compagnie. A moins que ce ne soit le fait de vous être vue invitée qui est digne d'intérêt ... Mais sachez que cette offre courtoise ne vous donne droit à rien, si ce n'est un peu de mon temps. "

Benjamin avait tiré toute sa réplique sur un ton des plus acerbes, mais pour qui se prenait cette sang mêlée ?! Le sourire aussi magnifique soit-il ne le radoucit pas pour autant, et la main dans la chevelure, d'un cliché sans nom. Et le mordillement de lèvre pour se faire passer comme une jeune fille prude et gênée, dépassé. Pour le préfet ce signe évoquait plus le coté je joue la timide, mais je suis une véritable allumeuse. C'était quoi ce petit numéro d'aguicheuse ?! Alors qu'il ne voulait rien laissé paraître, un léger sourire s'étala sur son visage, aussi faible soit le sourire, les gens qui connaissaient réellement Benjamin auraient pu y déceler le mépris évident. Une seconde prise de parole de la part de Lucy, espérons qu'elle ne soit pas aussi futile que le reste de son attitude.

En plein dans le mille, elle se la jouait séductrice de haut vol ... * tu veux jouer, on va jouer * ... Benjamin n'avait pas besoin de preuve, il en était certain, enfin tout dépendait du point de vue de sa compagnie. A n'en pas douter le professeur Lucker le trouverait certainement d'une compagnie très agréable alors que cet abruti de Landon le trouverait ennuyeux à mourir. Et dans le cas précis, Lucy serait de bien meilleur compagnie que lui, il lui avait même avoué sans détour. Peut-être n'avait-elle pas compris la tournure de phrase, mais que fallait-il attendre de la part d'une fille ayant une moyenne acceptable ?! En un mot, RIEN. A la suite de sa phrase, la jeune fille semblait beaucoup plus alerte qu'au début de la conversation. Visiblement les hormones travaillaient à vitesse v - v prime, le retour du printemps sans doute, il sourit à l'idée qu'une seule phrase arrivait à les émoustiller.

- " Et comment comptes-tu me le prouver ?! "

Benjamin avait lâché se phrase de façon anodine, qu'il espérait se ferait sentir comme un j'en doute. Se montrer intéressé par la marchandise, après ne plus y montrer que de l'indifférence poussait souvent le vendeur à faire des prouesses pour vendre ce qu'il avait à offrir, quitte à faire du rabais. Dans les affaires cela fonctionnait de la sorte, la séduction avait le même genre de fonctionnement. Et il adorait marchander, faire des affaires, surtout lorsqu'il était question de nouvelles acquisitions. Et comme un enfant gâté, il tirerait le maximum de son jouet avant de le jeter à la poubelle. Voilà le sort qu'il destinait à Lucy, une bouffée d'amusement dans son petit monde morose ...